Voyager dans le SAHARA. Aujourd'hui, avec les nouveaux moyens de communication et de transport, on croit avoir tout découvert, aucun lieu ne semble plus inaccessible. Nous sommes blasés devant les images des lieux les plus lointains. Cependant, nombreux sont aussi ceux qui utilisent cette facilité de transport pour aller découvrir l'autre, son cousin sur cette terre ..... Vous qui êtes devant votre écran d'ordinateur, en train de chercher votre prochaine destination de vacance, pourquoi n'iriez vous pas vous ressourcer, tout oublier dans le désert ? Partir, ne serais ce qu'une semaine, marcher dans les dunes, ou vous promener tranquillement dans une palmeraie, goûter aux spécialités locales, oublier même pour quelques jours, votre vie de tous les jours, conduire votre 4x4 ou votre SUV dans les dunes ou sur les pistes. Le voyage au Sahara, c'est avant tout se retrouver, loin de tous les accessoires modernes qui vous diluent les vrais sensations . Attention cependant, un voyage dans le vrai Sahara, se prépare s'organise : pourquoi ne pas commencer par quelques jours en Tunisie, alternant plages et désert ? Si vous aimez, alors, la Libye et la Mauritanie sont faites pour vous....
Comment se déroule une journée dans le désert avec par exemple une agence de voyage et des véhicules de location avec chauffeur.
Partir à la découverte des contrées sahariennes intéresse de plus en plus de personnes de tous milieux et de toutes conditions physiques . On peut très facilement aujourd'hui réserver par fax ou Internet son séjour dans le désert, que ce soit pour une randonnée en 4X4, une méharée ou un trek . Les grandes étendues Tunisiennes, libyennes, mauritaniennes ou algériennes s'y prêtent tout à fait . Dans tous les guides du commerce, on vante la beauté des sites, la communion avec la nature, mais bien peu de personnes savent avant le départ le déroulement d'une journée type dans le désert. Considérons, le cas le plus fréquent, vous arrivez en avion, et êtes accueillis sur place par l'équipe locale . Une fois les formalités accomplies, le transfert éventuel en ville ou à l'hôtel, le séjour proprement dit commence : Il y aura toujours une route d'approche du désert, celle ci vous permettra de mesurer la qualité du confort de votre vaisseau du désert, et de faire connaissance , avec vos compagnons de route ou d'infortune, si l'agence , ou du moins son chauffeur et son véhicule ne sont pas à la hauteur des espérances mises en eux au départ .... En effet, il vous faut savoir, si possible avant de vous engager, le nombre de personnes qui voyageront avec vous par voiture : autant le voyage est sympathique à 3 ou 4 dans la voiture, autant ça peut être épuisant, si vous êtes, 7 ou 8 .... La qualité du chauffeur et de son véhicule, là ça sera plus la loterie ... bien tombés, votre voyage se fera comme prévu ; des ennuis mécaniques à répétition et dès le début le programme dérape .... Sachez que c'est ça aussi l'Afrique, il y a les bons côtés et ... les bons côtés , "akuna matata", pas de problème disent les kenyans, " mefich mouschkra" (traduction phonétique), disent les arabes ... Le matin donc, départ assez tôt, vers 8 h , le soleil est levé depuis une heure . Vous prenez la route, après le cérémonial du démarrage des voitures . Quelques heures de routes ou de pistes , entrecoupées d'arrêts photos / détente, et vous voila déjà à l'heure du repas. 1 h d'arrêt, pour un pique nique frugal, et retour dans les voitures pour continuer la découverte de la région . L'arrêt du soir, se fait vers 4 / 5 h, un peu avant la nuit . Maintenant c'est le cérémonial du montage de tentes, chacun s'y emploie avec concentration et plus ou moins de réussite .... au bout de 2 jours, tout rentre dans l'ordre . Une toilette sommaire, pendant que les accompagnateurs préparent le repas du soir, ne ratez pas cette préparation : ils font des merveilles avec peu, et en plein désert . Maintenant c'est la nuit, il est 18 / 19 H, un bon feu de camp, et toute la fatigue de la journée ressort et s'évacue . Les langues se délient, chacun y va d'une anecdote sur sa journée . Peu à peu le campement se calme, place à la sérénité de la nuit ...Si vous êtes au milieu des dunes, sortez de votre tente, et passez au moins une nuit à la belle étoile .... vous comprendrez pourquoi c'est là et nulle part ailleurs que l'on approche l'harmonie parfaite avec la nature . LIBYE : Quand le désert était vert......Gravures rupestres du Matendouch . Le désert n'a pas toujours été comme nous le connaissons actuellement : REG : étendues sans fin de gravier et de petits cailloux. ERG : zone de sable et de dunes . Non, il y a toujours eu, de "mémoire d'homo sapiens", des alternances de périodes ( à l'échelle géologique), humides et sèches : il y a 2 a 3 millions d'années, entre Pliocène et Pléistocène, dates où apparurent les premiers hommes, le climat est très humide, et les lacs se forment . Vers 1.5 millions d'années, la sécheresse rend la circulation des fleuves intermittente . Il y a ensuite, comme à partir d'environ -150.000 ans , alternance de périodes sèches et pluvieuses avec un cycle d'environ 22.000 ans . L'aridité que nous connaissons aujourd'hui a commencé il y a environ 8000 / 10.000 ans avant JC . Les archéologues, nous ont ainsi fait de beaux tableaux qui retracent avec des noms compliqués, comme Acheuléen, Moustérien ...les différentes dates de l'évolution de l'homme, mais aussi du climat . Mais il est un lieu, où professionnels et néophytes se retrouvent avec le même émerveillement, devant les preuves artistiques de ces changements climatiques, mais aussi du talent de l'homme " des cavernes" : c'est en Libye, dans le Fezzan ( région Centre Ouest) , à l'Ouest de Sebha : dans le Matendouch . Cette région baignée par l'oued Aberho et ses affluents, est exceptionnelle en tous points : séparée, sur un axe Est / Ouest par le Messak Mustafit, de l'erg d'Oubari et ses lacs de la Ramlha des Daoudas ( voit notre page précédente) : on y trouve quantités de vestiges archéologiques et géologiques . Du bois fossile,( souvent des troncs entiers de gros diamètre) , sur le dessus du Messak, des pointes de flèches ,des meules, ou des bifaces , mais aussi de grosses pierres d'entraves taillées qui servaient a immobiliser les animaux . Cette région pourtant est très sauvage. Visuellement, c'est un désert plat et sans fin de gros cailloux noirs qui tordent les chevilles et détruisent les pneus des 4X4 qui s'y aventurent. 50 mètres avant les points GPS (positionnement satellite : permet maintenant de s'orienter et se localiser à peu de frais), des sites de gravures, vous êtes toujours sur un morne désert de cailloux, et puis, d'un coup, une falaise d'éboulis noirs semble dégringoler sous vos pieds et dégage à votre vue une vallée sablonneuse remplie d'acacias piquants . Ce sera dans ces éboulis rocheux, dès qu'une surface plane apparaît que vous trouverez les plus belles représentations au monde de l'art préhistorique : les gravures rupestres . Redécouvertes récemment, mais Hérodote en parlait déjà, ces gravures sont exceptionnelles en tous points . Par leur nombre tout d'abord, il y en a des centaines, réparties sur les kilomètres de falaises des affluents de l'oued Aberho . Par leurs tailles : certaines comme des éléphants à taille réelle, comme par leurs finesses de traits ou leurs diversités : on y trouve des animaux disparus de la région depuis 5 / 6000 ans, comme le rhinocéros, le crocodile, mais aussi des scènes de chasse, ou de pâturages ( troupeaux , traite de vaches) . On trouve aussi des scènes sexuelles très crues ( initiatiques ? religieuses ? Mystiques ?) . Dans votre balade de découverte de cette région, vous pourrez, si vous êtes passionnés, parcourir en toute quiétude, à pieds, en plusieurs jours ces nombreuses vallées : un campement vous attendra le soir pour un repos mérité dans ces lieux autrefois habités . Si cette balade s'inscrit dans un tour plus général de découverte de la région, une journée suffit a apprécier les plus beaux sites. Dans ce cas, la suite de la découverte vous emmènera au bord de l'erg Mourzouk, avec le soir, ses hautes dunes qui virent au rouge, pour rejoindre ensuite un autre "must", du tourisme saharien en Libye : l'Akakous . LIBYE : Découverte des lacs de la RAMLHA DES DAOUDAS . ERG OUBARI .
La Libye : un pays qui est sur le devant de la scène politique depuis des années et pendant la seconde guerre mondiale, ou de nombreux faits d'armes s'y sont déroulés. Mais derrière cette vitrine, il y a aussi un peuple, un peuple qui n'aspire qu'à vivre tranquillement et le plus heureux possible . Quel contraste avec l'image que l'on s'attend à trouver quand on débarque par avion à l'aéroport de Sebha ( centre Libye : capitale du désert) : des militaires débonnaires qui contrôlent avec le sourire, des douaniers curieux des gadgets européens, des agences de voyages qui depuis une dizaine d'années ont compris ce que recherche le touriste : gentillesse et qualité de l'accueil. Voila pour la présentation du pays et rectifier une image encore tenace : bien sûr tout n'y est pas parfait, mais passez outre quelques inconvénients pour découvrir ce que le pays a de plus beau à vous offrir : l'hospitalité de ses habitants, et ses paysages . Au départ de Sebha, vous accédez rapidement aux plus beaux sites du Sahara : car la Libye, pour le désert est certainement la plus fabuleuse destination : grandeur, beauté, variétés des sites : tout est à portée du regard, dans ce pays, même si parfois il vous faudra de longues heures de 4X4 pour découvrir les plus belles richesses géologiques, la fatigue s'évanouira devant ces beautés de début (ou de fin) du monde . L'erg d'OUBARI : la RAMLHA DES DAOUDAS . Tout d'abord : quelques explications des termes : ERG : zone de sable, souvent organisé en massifs unires ( autre terme : EDEYEN / TENERE / RAMLHA) OUBARI : Un des 4 grands ergs présent en Libye, avec Mourzouk, la Grande mer de sable, et Rebianah . Situé dans le FEZZAN ( région Ouest de la Libye : capitale Sebha) , il couvre environ 80.000 km2 à l'Ouest / Nord Ouest de Sebha . Zone immense de dunes gigantesques, il est cependant, et contrairement à ce qui est souvent dit, parcouru depuis longtemps par les voyageurs, car il y a de nombreux puits et des résurgences d'eau saumâtres . Certaines des ces résurgences vont même jusqu'à s'organiser en chapelets de lacs qui surgissent au milieu des dunes . Si certains de ces lacs sont maintenant à secs, il en reste cependant une bonne demi- douzaine encore en eau toute l'année : on les regroupe dans l'appellation : Ramlha des Daoudas . Les Daoudas étaient les derniers habitants sédentaires et isolés de ces lacs : Gabraone , Oum el Maa , Mandara , Mafoud.... très pauvres et peu considérés des autres libyens, ils survivaient en ramassant dans la vase des lacs, des vers, ou plutôt de petits crustacés, à l'aide de filets . Ces crustacés séchés étaient mélangés à de la farine pour faire des sortes de galettes, peu appétissantes, mais riches en protéines . Les Daoudas étaient les seuls capables de se déplacer dans les grandes dunes de l'erg d'Oubari . Plus personne aujourd'hui ne vit à l'année dans les villages abandonnés de Mandara et Gabraone. Pourtant, avec le retour du tourisme, et certainement aussi une prise de conscience des traditions, les Libyens sont de plus en plus nombreux, à retourner la bas, pour entretenir et pollinie les palmiers, pour vendre quelques souvenirs aux touristes, pour venir le vendredi soir faire la fête et jouer de la musique entre amis . Cette région, une des plus belles de Libye, est avec l'Akakous, un incontournable d'un premier séjour Libyen . Pour l'accès, vous avez le choix : en avion, vous atterrirez à Sebha, et serez pris en charge par une agence libyenne, qui vous emmènera dans son campement de zeriba, puis en 4X4 vous fera traverser pendant 2 heures les magnifiques dunes du bord de l'erg . Si vous avez un peu plus de temps ou si vous avez votre propre véhicule et une expérience suffisante de la navigation dans le sable, alors pourquoi ne pas rejoindre directement Sebha par les dunes, ou au contraire rejoindre Oum el Maa au départ d'Idri : 150 km de pur bonheur, en traversant des cordons de dunes immaculés ....... Si vous possedez votre propre vehicule, ne vous engagez pas seul,consultez des agences spécialisées.
MAURITANIE : Pour le désert et pour l'Océan ...... Tournons nous vers la Mauritanie. Un pays grand comme un désert, un désert grand comme un pays .....Mais si l'on va en Mauritanie pour son désert, on y va aussi pour sa côte : bordé par l'Océan Atlantique, sur plusieurs centaines de kilomètres, ce pays est réputé pour la pêche. Des centaines de bateaux usines principalement japonais, chinois, coréens, attendent aux large des côtes, d'être approvisionnés par des noria de petits chalutiers mauritaniens . Mais pour le pêcheur, amateur passionné, c'est dans la baie du Lévrier qu'il faut aller . Cette immense baie, qui commence à l'extrême sud du Maroc, et borde Nouadhibou, deuxième ville du pays, a une particularité : très peu profonde, moins de 10 m, dans sa grande partie, elle est en permanence remplie de plancton ( ces animaux et végétaux marins microscopiques), ce qui en fait un gigantesque réservoir de nourriture pour des milliards de poissons souvent de très grosses tailles . En effet, il n'est pas rare de voir sur des kilomètres, la mer bouillonner de bancs de sardines, ou de mulets, attaqués par des dauphins, ou d'autres prédateurs comme les phoques, ou les requins .... Pour le pêcheur, c'est le paradis, cette région est appelée "one minute touch", tellement on y prend de poissons . La pêche se pratique soit du bord de la plage : "surf casting", soit à bord d'un pneumatique équipé d'un moteur, aidé par des guides de pêche, sympathiques et compétents . Le principal centre et le seul, à notre connaissance, se trouve près de Nouadhibou, sur la plage, le confort y est très sommaire, l'eau et l'électricité capricieuses, on y mènera une vie monastique, bercée par le rythme des marées et des longues discussions avec les pêcheurs maures, mais vous y ferez les pêches les plus miraculeuses : raies, requins, bars, dorades, et autres se battront pour se faire prendre ..... La fabrication du pain dans le désert : Il est une chose magique, dans la vie avec les nomades dans le désert, et que vous pourrez certainement approcher, lors d'un séjour, au Sahara , c'est la préparation des repas : D'abord, le rituel du bois : pas de bois pas de repas chaud , ni de thé .... il y en a sur leur voiture, mais ils chercheront toujours à compléter sur place ... Quelques brindilles, un briquet, et déjà le feu crépite sous un plat hors d'âge, noirci par les années de cuisine ...Des légumes coupés fins, des piments, un peu d'eau , des pâtes, et voila un plat rapide et succulent pour toute l'équipe . Mais pendant ce temps surveillez le chef cuistot : c'est lui le responsable du pain : D'abord, fabriquer une boule de pâte, en mélangeant de la farine, du sel et de l'eau, bien et longuement la pétrir à la main . Pendant ce temps, faire un bon feu dans le sable, qui flambe bien . Puis écarter les braises, aplanir une surface de sable à l'endroit où était la braise, y poser la boule de pâte transformée en sorte de grosse pizza, et recouvrir d'une couche de sable, puis remettre les braises dessus, et faire un bon feu ... Là, pas de réglage de thermostat ou de minuterie ....Seule l'expérience séculaire compte .... environ 20' après, on ressort, une boule aplatie noirâtre, de dessous les braises, un bon 1/4 d'heure est ensuite nécessaire pour gratter et brosser le pain, pour le débarrasser de sa gangue de sable et de brûlé ...Si le dosage de la cuisson, à bien été réalisé ( il n'y a que pour les romantiques que ça ne rate jamais ....), vous dégusterez un pain succulent, qui ne craque quasiment pas sous la dent ... et qui va tenir quelques jours ... si vous ne mangez pas tout .... |