Bonus écologique...suite....

Si les émissions de ces particules sont néfastes pour l’environnement, elles posent également des problèmes sanitaires. Elles sont en effet à l'origine de certaines allergies, de bronchites et de crises d'asthme. Elles augmentent aussi le risque d'infarctus et de cancer. Pour empêcher ces émissions, certains constructeurs ont déjà équipé leur moteur de filtre à particule (FAP). Cette technologie, que Peugeot utilise notamment sur les blocs de ces 908 de course engagées au Mans, réduit considérablement le rejet de particules fines dans l’atmosphère et permet également une économie en carburant non négligeable (Peugeot l’estime à 1,2l au 100 km). Si, à l’étranger, la guerre aux particules a déjà été déclaré (les centres-villes de Berlin, Cologne et Hanovre sont notamment interdits aux voitures diesel dépourvues de filtres à particules depuis le premier janvier 2008), ce n’est pas réellement le cas en France où peu de blocs sont équipés de cette technologie. Et même les voitures diesels bénéficiant d’un gros bonus n’en sont pas équipées. C’est le cas notamment de la Smart Fortwo cdi et de la Peugeot 207 1.6 HDi 90 qui bénéficient chacune d’un bonus écologique de 1 000 et 700 euros.

Si la secrétaire d’état n’a pas encore révélé les modalités exactes de cette évolution, les véhicules disposant d’un filtre à particules se verraient octroyer un bonus supplémentaire par rapport aux véhicules qui en seraient dépourvus. Cette mesure devrait être adopter dans le cadre du deuxième plan national "santé environnement".
Mais si les tractations traînent en longueur d’ici à la fin de l’année prochaine, l’Europe pourrait bien régler l’affaire en un tour de main. La norme européenne V (qui entrera en vigueur en septembre 2009) imposera une réduction pour les véhicules diesel de 80 % des émissions de particules. Or, d’après la société de données et de conseils sur l'automobile Eurotaxglass’s, cette norme "entraînera l'obligation d'équiper tous les véhicules diesel d'un filtre à particules". Le FAP, dont le prix d’installation est estimé de 300 à 1 000 euros selon les véhicules, entraînerait un surcoût qui pourrait mettre pratiquement hors jeu le moteur diesel sur les plus petits segments, comme celui des citadines où le diesel ne représente actuellement que 20 % des immatriculations. De plus, ce système nécessite un coût de maintenance également plus élevé. Cette double hausse pourrait bien à terme infléchir la courbe de progression ininterrompue depuis plusieurs années du diesel en France.