Étape 12 - jeudi 14 janvier 2010 | San Juan > San Rafael
- Liaison 23 km
- Spéciale 476 km
- Liaison 297 km
Le compte à rebours est commencé
Avec une troisième victoire de spéciale sur le Dakar 2010, Francisco Lopez prend un avantage dans la lutte qu’il mène à Pal-Anders Ullevalseter pour la 2ème place du classement général, toujours dominé par Cyril Despres. A deux jours de l’arrivée à Buenos Aires, Carlos Sainz améliore légèrement son avance sur Nasser Al Attiyah, mais l’écart n’est toujours que de 5’20’’.
En se réveillant ce matin au bivouac de San Juan, beaucoup de motards ne savaient pas encore que le classement de l’étape de la veille avait été bouleversé. Tard hier soir, les commissaires de course ont en effet accordé des temps forfaitaires aux pilotes qui ouvraient la piste, piégés au km 13 par le balisage erroné d’un policier argentin. Coup dur pour Frans Verhoeven qui se voyait retirer sa victoire sur tapis vert, celle-ci revenant finalement à Marc Coma, lauréat de son troisième succès consécutif. Autre conséquence, et d’importance, Pal Anders Ullevalseter deuxième au classement général était désormais rejoint par « Chaleco » Lopez, crédité du même temps que le Norvégien.
L’enjeu de cette 12ème étape s’est donc rapidement concentré sur la lutte pour la 2ème place, et une bataille à coup de secondes entre Lopez et Ullevalseter. Le pilote Norvégien a pris l’avantage sur la première partie du parcours, plus roulante et adaptée aux capacités de sa KTM 690cc, même bridée. Après 363 kilomètres, il disposait même d’une marge de 1’34’’ sur son rival. Mais sur les 113 bornes de sable restant à couvrir, la petite Aprilia de « Chaleco » a donné toute sa mesure. A l’arrivée, le Chilien remporte la quatrième spéciale de sa carrière sur le Dakar, la troisième cette année. Surtout, il distance Ullevalseter de 1’13’’. A deux étapes de l’arrivée du Dakar, que Lopez n’a jamais vu en trois participations, les minutes n’ont jamais été aussi précieuses.
Avec la marge qu’il s’est construit en tête de course, Cyril Despres pouvait quant à lui se permettre d’en lâcher quelques-unes. Le leader du classement général s’est donc attaché à garder sa moto sur la piste, tout en gardant un niveau de vitesse qui n’affecte pas sa concentration. A San Rafael, il rejoint le bivouac avec 17 minutes perdues sur son premier poursuivant, et un écart toutefois rassurant de 1h03’.
Au départ de la course autos, Carlos Sainz avait certainement en mémoire la 12ème étape du Dakar 2009, durant laquelle il avait perdu la course sur une brutale sortie de piste. A l’époque, son premier poursuivant s’appelait Giniel De Villiers. Cette année, la donne est légèrement différente avec un contradicteur incontrôlable, Nasser Al Attiyah, qui talonnait Sainz à 4’28’’ avant d’entamer la journée. Avec un virtuose de la trempe d’Al Attiyah à ses trousses, l’Espagnol n’avait aucun moyen de gérer la situation. En s’engageant sur le parcours du jour loin derrière son rival, le « Matador » s’est donc montré conquérant, dépassant notamment Robby Gordon. Pendant ce temps, Al Attiyah avait croisé son ancien coéquipier Guerlain Chicherit, arrêté après avoir cassé le triangle de transmission de sa BMW X3. Le Qatari, qui doublait aussi Orlando Terranova, se retrouvait ainsi contraint à ouvrir la piste. A mi-parcours, les chiffres donnaient raison à Sainz, signataire du meilleur temps intermédiaire avec 2’0 3’’ de mieux que Peterhansel, et surtout 4’19’’ d’avance sur son « camarade d’écurie ».
Mais sur la deuxième partie de la spéciale, Al Attiyah a haussé le rythme dans des proportions suffisantes pour limiter les pertes et maintenir le suspense entier. Au final, il signe le deuxième temps du jour, avec seulement 52’’ de déficit. S’il reste deux étapes à disputer pour boucler le Dakar, c’est sur celle qui mène à Santa Rosa que le « merveilleux fou roulant » a donné rendez-vous à Sainz. Les portions de dunes des 50 premiers kilomètres de la spéciale constitueront l’ultime chance de déstabiliser le leader du classement général.