Étape 6 - jeudi 7 janvier 2010 | Antofagasta > Iquique
- Liaison 180 km
- Spéciale 418 km
La performance et la technique de pilotage, oui. Mais en rallye raid, c’est aussi aux qualités de navigateur que l’on reconnaît les champions. S’il en fallait une illustration, Marc Coma en a encore donné une aujourd’hui, entre Antofagasta et Iquique. La première partie spéciale proposait en la matière un test particulièrement délicat. « Chaleco » lui-même, ouvreur en tant que vainqueur de la spéciale d’hier, s’y est fourvoyé en dépit de sa connaissance de la région. Après un choix erroné au km 23, Lopez a perdu de précieuses minutes, emmenant avec lui quelques outsiders de choix comme David Frétigné, Alain Duclos, Paulo Goncalves ou Pal-Anders Ullevalseter. En revanche, le leader du classement général, Cyril Despres, ne s’est pas laissé influencer par le pilote Aprilia. Bien lui en a pris, puisqu’il a poursuivi son sans-faute avec application : pertinent sur toutes ses interprétations du road-book, il a rejoint l’arrivée en respectant une stratégie sobre, sans essayer de forcer son rythme.
Parti un peu plus loin derrière (9ème), le tenant du titre a lui aussi évité les pièges de « nav ». Coma a également pris l’option de hausser la cadence pour opérer une belle remontée au classement général. La tactique s’avère bénéfique pour l’Espagnol, qui reprend pour commencer une dizaine de minutes sur Cyril Despres, et pointe maintenant à 1h06’. Cette 9ème victoire de spéciale de sa carrière lui permet aussi de dépasser dans la hiérarchie de la course Jonah Street, Paulo Goncalves (abandon), Pal-Anders Ullevalseter et Alain Duclos. Il effectue un bond de quatre places dans la journée. Mais celles qu’il lui reste sont naturellement les plus difficiles à conquérir.
Les subtilités à saisir sont évidemment les mêmes pour les copilotes des voitures que pour les motards qui les ont précédés. Là-aussi, c’est donc sur les 50 premiers kilomètres de la spéciale que s’est faite la sélection. Mark Miller et Carlos Sainz ont été plus inspirés que leur coéquipier Nasser Al Attiyah sur cette portion de la course, et ont continué leur route sans connaître de problèmes majeurs. Mais malgré le grand train mené par les Race Touareg, la sensation du jour est à mettre au crédit de Stéphane Peterhansel, qui a pris le départ en 14ème position. Sur son chemin, le X3 numéro 301 a dépassé dix voitures avant de signer le meilleur temps du jour : 47’’ de moins que Carlos Sainz ! Si l’Espagnol garde la tête du classement général, « Peter » se distingue par son panache et soigne son avance dans les statistiques. Il s’agit de sa 53ème victoire de spéciale.
Hormis Nasser Al Attiyah, qui concède quelques minutes à Sainz mais reste 2ème du classement général (à 15’24’’), la journée a également été contre-productive pour l’ex-premier poursuivant des VW. Robby Gordon a non seulement perdu du terrain sur les hommes du podium provisoire, mais a également été dépassé au classement général par la Mitsubishi Lancer du Portugais Carlos Sousa (4ème à 1h34’ de Sainz), et par le Polonais Krzysztof Holowczyc (5ème, 1h43’).
Vladimir Chagin ayant provisoirement fait le vide autour de son camion bleu, le Russe a peut-être décidé de s’attaquer directement à Stéphane Peterhansel. C’est en tout cas ce qu’il fait au niveau comptable, puisqu’avec un cinquième succès de spéciale sur le Dakar 2010, il augmente son capital total à 52 victoires, soit à une unité de « Peter ». Aujourd’hui, c’est à nouveau devant son coéquipier Firdaus Kabirov qu’il termine l’étape, avec la satisfaction supplémentaire de voir Ilgizar Mardeev, pilote du troisième Kamaz engagé, signer le troisième temps entre Antofagasta et Iquique