Étape 7 - vendredi 8 janvier 2010 | Iquique > Antofagasta
- Liaison 37 km
- Spéciale 600 km
- Liaison 4 km
Certaines étapes peuvent représenter à elles seules plusieurs épisodes d’une course. Celle qui menait aujourd’hui à Antofagasta, avec ses 600 kilomètres de spéciale, offrait justement des terrains variés, et a donné lieu à quelques rebondissements. Marc Coma et Cyril Despres, partis en tête de la course motos, ont dans un premier temps payé leurs hésitations dans un imposant secteur de dunes. Le regroupement qui s’est alors opéré a bénéficié aux pilotes qui les suivaient. Aux points de passage intermédiaires, les deux doubles vainqueurs se sont ainsi retrouvés distancés, laissant des opportunités à Ullevalseter (1er au CP1 et CP2), Frétigné (1er au CP4) et Lopez (1er au CP5 et CP6).
Pourtant, dans les 150 derniers kilomètres, les deux patrons de la discipline ont creusé l’écart sur le terrain, et récupéré les positions qui leur reviennent habituellement. Le match franco-espagnol pouvait alors se jouer. A 20 kilomètres, Coma prend l’avantage, pour 10 secondes seulement. Mais sur le final, malgré la douleur imposée par un amortisseur fracassé sur un choc, Cyril Despres rejoint l’arrivée avec le meilleur temps du jour. Il signe sa 22ème victoire d’étape sur le Dakar, et garde avant tout la main sur le classement général, avec 1h06 sur Coma, qu’il avait identifié avec pertinence comme son principal rival. L’Espagnol, qui a aujourd’hui dépassé dans la hiérarchie Helder Rodrigues et « Chaleco », a accompli la partie la plus accessible de la mission qu’il s’est fixé depuis ses problèmes de moteur et la pénalité qui lui a été infligée. Après la journée de repos, le duel continue.
La plus longue étape du rallye promettait aussi une explication dans la catégorie autos. Effectivement, la concurrence s’intensifie au sein de l’équipe Volkswagen, dont les trois pilotes qui occupent le podium se ressentent comme autant de prétendants légitimes au titre. Entre Carlos Sainz, Nasser Al Attiyah et Mark Miller, une lutte mêlant psychologie et performance se dessine. Aujourd’hui, le Qatari, nouveau venu dans le groupe, a laissé s’exprimer sa force de caractère autant que ses talents de pilote. Parti en quatrième position, le « merveilleux fou roulant » a doublé Mark Miller, qui semblait vouloir faire de la résistance dans les dunes, puis Carlos Sainz. Avec la sixième victoire de spéciale de sa carrière, Al Attiyah se rapproche de Sainz au classement général, à seulement 11’03’’.
Malgré leur position dominante, les Race Touareg ne sont pas pour autant complètement débarrassés de la menace de BMW. Tout d’abord, Stéphane Peterhansel, chargé d’ouvrir la piste, a une fois encore montré qu’il était plein de ressources. Le Français a commencé par signer systématiquement les meilleurs temps aux points de chronométrage intermédiaires. Il a ensuite progressé avec aisance vers l’arrivée, où il n’a été devancé que par Al Attiyah au classement du jour, peut-être à la défaveur d’une petite erreur de navigation. Puis plus tard, Guerlain Chicherit, qui avait réussi à se faire oublier dans les derniers jours, est venu se positionner comme le premier poursuivant de Volkswagen. Dans le classement, il a en effet gagné suffisamment de temps pour dépasser Krzysztof Holowczyc, puis Carlos Sousa (assisté de Mathieu Baumel, l’ancien copilote de Chicherit !). Pour le multiple champion du monde de ski extrême, le podium reste toutefois à 1h40.
En camions, Vladimir Chagin reste le maître du jeu et assoit même un peu plus sa position sur une étape propice à la réalisation d’écarts substantiels. Il prend en effet ses distances avec son coéquipier Firdaus Kabirov, qui reste son premier rival à…1h03’. Surtout, le mano a mano dans lequel il est lancé avec Stéphane Peterhansel pour le record absolu de victoires d’étapes se poursuit. Au soir de l’étape d’Antofagasta (acte II), il y a maintenant égalité entre le Français et le Russe : 53-53.