YOKOHAMA/TOYOTA CITY, Japon (Reuters) -
Les constructeurs japonais Toyota et Nissan ont promis mardi à leurs actionnaires qu'ils feraient de leur mieux pour surmonter la crise actuelle du secteur, notamment en s'appuyant sur le développement de voitures plus propres.
Les deux groupes, respectivement numéro un et trois au Japon, risquent une deuxième perte annuelle consécutive sur l'exercice entamé le 1er avril, à cause de fortes baisses des ventes sur les marchés développés.
"A court terme, nous prévoyons que le climat des affaires restera difficile, malgré des signes de reprise dans certains secteurs", a déclaré le président exécutif sortant de Toyota, Katsuaki Watanabe, tout en promettant des réductions de dépenses plus fortes que prévu.
Le président de Nissan, Carlos Ghosn, qui préside également Renault, a indiqué aux actionnaires qu'il ne percevait pas de reprise convaincante aux Etats-Unis, au Japon et en Europe.
"Je partage votre déception", a-t-il répondu à un actionnaire qui lui disait ne jamais avoir imaginé que Nissan pourrait un jour ne pas verser de dividende.
"Nous en sommes réellement navrés. Mais je vous assure que dès que notre trésorerie sera nettement positive et que la crise financière sera derrière nous, nous paierons aussitôt le dividende."
Interrogé sur la responsabilité des dirigeants, Ghosn a répondu qu'il resterait à la tête de Nissan durant cette période difficile.
HYBRIDE OU ÉLECTRIQUE ?
Toyota et Honda ont en revanche remplacé leurs présidents exécutifs pour aborder avec des équipes renouvelées la lutte qui s'ouvre sur le marché des véhicules peu polluants et économes en carburant.
L'assemblée générale des actionnaires de Honda, qui se tenait également mardi, n'était pas ouverte à la presse.
Malgré les pertes qui s'annoncent chez Toyota et Nissan, les actionnaires n'ont guère manifesté de mécontentement et ont surtout posé des questions sur les prochaines générations de véhicules.
Toyota a confirmé son choix de placer la technologie hybride au coeur de sa stratégie, estimant que le choix du "tout électrique" nécessitait une avancée considérable dans les performances des batteries.
Le groupe prévoit toutefois de commercialiser des véhicules entièrement électriques en 2012 mais il estime que leur utilisation devrait rester limitée par la faible autonomie et le prix élevé des batteries.
A l'inverse, Nissan mise sur la voiture électrique, qu'il présente comme radicalement distincte de l'hybride.
"Nous ne mettons pas les voitures électriques et les hybrides dans la même catégorie. Les hybrides reposent sur une technologie d'économie de carburant. Les électriques n'en utilisent pas. Les hybrides sont une amélioration des moteurs à combustion. Les électriques n'en ont pas. Les hybrides réduisent les émissions de 20% à 30%. Les électriques n'en produisent pas", a déclaré Ghosn.
Il a souligné que Nissan et Renault étaient les seuls constructeurs à s'être dotés d'une stratégie de véhicules électriques de masse, et il s'est dit optimiste sur les chances de succès de celle-ci.
Les deux alliés doivent lancer chacun trois modèles électriques d'ici 2012, dans des catégories différentes. La première Nissan électrique sera présentée le 2 août lors de l'inauguration du nouveau siège à Yokohama, a annoncé Ghosn.
A partir de 2011 ou 2012, le constructeur prévoit d'assembler 100.000 véhicules électriques par an dans son usine de Smyrna, dans le Tennessee.