Le ministre du budget Eric Woerth a reconnu ce matin sur les ondes de Radio classique, que «ce n'est pas forcément une bonne nouvelle pour les finances publiques». A l'origine, les aides accordées aux voitures propres devaient être compensées par les taxes sur les automobiles polluantes. Seulement voilà, victime du succès de l'écopastille, le marché des grosses cylindrées, émettant plus de 160g/CO2 et donc soumises au malus, s'est effondré sur les cinq premiers mois de l'année.
Vers un malus malus ?
Selon le Comité des constructeurs automobiles français, les voitures polluantes ne représentaient plus que 14 % du marché fin mai, contre 32,2% en décembre. Les voitures à moins de 130g/CO2, bénéficiant d'un bonus, elles, ont décollé. Elles sont passées de 29,6% à 40,7% du marché entre décembre 2007 et mars 2008.
Pour Eric Woerth, l'idée «un malus malus», pénalisant les voitures polluantes sans récompenser les écolos, pourrait être étudiée afin de rééquilibrer le système. En réponse, le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, a rappelé que la mesure phare du Grenelle de l'environnement était «une stratégie de très long-terme», et que le curseur devait être simplement ajusté. Début juin, il avait même annoncé sa volonté d'élargir l'expérience à une vingtaine de produits industriels « à gamme verte ». Pas sûr que le ministre du Budget y soit favorable.