Votre société fournit l'hydrogène utilisé par le Nissan X-Trail FCV. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Air liquide est une société très diversifiée et l'hydrogène que nous fabriquons sert purement et simplement à alimenter la pile à combustible du X-Trail FCV. L'hydrogène est une énergie quasiment inépuisable car ce gaz est notamment présent dans l'eau. Notre travail consiste à l'extraire afin de le rendre utilisable dans ce type de véhicule. Nous avons également mis au point le système de pompes servant à refaire le plein du réservoir.
Pourquoi l’hydrogène est-il à la base des nouvelles énergies, notamment dans l’automobile ?
Tout d’abord, il faut faire un constat : aujourd’hui, nous sommes sous la dépendance d’une source d’énergie unique qui se raréfie. Il faut donc trouver des énergies alternatives, c’est la base du défi énergétique. Mais c’est également un défi environnemental et un défi de société. Les émissions de CO2 sont à 20 % dues au transport, dans sa globalité, et l’utilisation des carburants d’origine fossile est en constante évolution, du fait notamment des pays émergents comme l’Inde ou la Chine. L’hydrogène est un vecteur d’énergie qui répond à ces deux défis. Alternatif, il est propre, ce qui est une réponse adéquate au défi énergétique. Quant au défi environnemental, les véhicules propulsés à l’aide d’hydrogène ne produisent aucune émission, ni sonore, ni gazeuse, mais seulement de l’eau.
Selon vous, la pénurie d’hydrogène est-elle impossible ?
L’hydrogène est une énergie renouvelable, mais il n’existe pas à l’état naturel, et il faut donc le produire. À l’heure actuelle, la technologie la plus utilisée pour produire de l’hydrogène est celle du reformage, ce qui revient à extraire l’hydrogène du gaz naturel. Il existe également une autre source pour ce gaz, c’est l’eau. Il est donc possible d’en produire par électrolyse en mettant en contact de l’eau et de l’électricité. Cette possibilité nous permet donc d’entrevoir une diversification des sources d’hydrogène et apporte des solutions.
Qu’en est-il de la recherche sur d’autres formes d’énergie, notamment les agro-carburants de deuxième génération ?
La première génération de ces carburants ne valorisait qu’une partie de la plante. Avec la deuxième génération, le but est de valoriser toute la plante, en utilisant les feuilles, les tiges, et plus seulement les graines. Ces nouvelles recherches nous permettront d’augmenter les rendements de quantités de carburant. Pour œuvrer dans cette direction, Air Liquide a récemment fait l’acquisition d’une société allemande, Lurgui, spécialisée dans ces technologies.