Étape 5 - mercredi 6 janvier 2010 | Copiapo> Antofagasta
- Liaison 90 km
- Spéciale 483 km
- Liaison 97 km
Il se dit qu’en sport, la réussite se provoque. Sur l’étape d’Antofagasta, c’est un long travail de préparation, toute une vie de motard, qui a payé pour Francisco Lopez. L’année dernière, il s’était imposé sur la première étape chilienne, menant à Valparaiso. Il était alors au guidon d’une KTM 690cc. Cette année, « Chaleco » a été recruté par Aprilia pour tenter l’aventure de la 450cc. Au guidon de cette nouvelle machine, le Chilien n’a aucun mal à retrouver des sensations familières. C’est déjà sur une petite cylindrée, confiée par Honda, qu’il avait fait ses débuts en rallye raid, remportant notamment le titre de champion du monde de la catégorie en 2006. S’il n’a découvert sa monture qu’au rallye des Pharaons, Lopez se montre maintenant parfaitement à l’aise, d’autant que les pistes au programme du jour sont celles de son éducation motocycliste. Avec l’expérience acquise, il devra maintenant confirmer aussi qu’il peut prétendre à une place de prestige sur le rallye… à condition qu’il le termine pour la première fois.
En tout cas, il s’avère que les perspectives de podium se précisent, pour Lopez comme pour d’autres, sachant que le chemin d’Antofagasta a tourné à l’hécatombe parmi les leaders. Dans un premier temps, Marc Coma a endommagé sa roue arrière, puis a perdu plus d’une demi-heure avant de récupérer celle de l’Italien Luca Manca. Le geste, ultra-courtois mais difficilement compréhensible, permet au tenant du titre de limiter les dégâts, mais il pointe tout de même à 1h16’55’’ de Despres, qui a passé la journée en compagnie de « Chaleco ». C’est aussi ce rythme que tenait David Casteu, alors 2ème du classement général, jusqu’au km 395. Mais le pilote Sherco a lourdement chuté. L’étape s’est terminée sur le coup, avec une jambe cassée et un transfert en hélicoptère vers le bivouac : il s’agit du premier abandon de Casteu en sept participations au Dakar.
Dans la course autos, un écrémage plutôt violent a été opéré par Volkswagen, qui termine l’étape avec une première victoire de Mark Miller sur le Dakar, un tiercé sur la spéciale, et un podium provisoire totalement monopolisé par les Race Touareg, avec une marge rassurante sur tous les rivaux identifiés en début de rallye. Le pilote américain était passé plusieurs fois à côté de victoires d’étapes, notamment en 2009, année où il a terminé le rallye en 2ème position. L’incongruité est réparée à Antofagasta, non pas au cœur des dunes qu’il affectionne, mais sur un parcours roulant où il a su dominer son coéquipier Carlos Sainz (2ème à 2’10’’) et Nasser Al Attiyah (3ème à 4’27’’). Surtout, la Race Touareg prend les commandes du rallye avec 4’37’’ d’avance sur son coéquipier qatari et 9’39’’ sur Miller. Au-delà, c’est morne plaine jusqu’à Robby Gordon, 4ème à 59’55’’ de Sainz.
Si le putsch des VW a aussi bien fonctionné, c’est avec un coup de pouce du destin, qui a quasiment éliminé Stéphane Peterhansel de la liste des prétendants à la victoire. La BMW X-3 s’était positionnée comme la voiture à battre depuis sa victoire à Fiambala, avec une aisance encourageante. Mais au kilomètre 135 de la spéciale du jour, le favori est redevenu un lointain outsider, suite à la casse de son axe de transmission. Le triple vainqueur s’est d’abord arrêté plus de 50 minutes. Plus loin, il s’est également retrouvé immobile pendant 25 minutes supplémentaires. Au total, le retard de « Peter » accumulé sur l’étape atteint 2h14 par rapport à Miller, et 2h04’ sur Sainz au général. Le gouffre semble insurmontable.
En camions, Vladimir Chagin s’est tenu à l’abri des gros désagréments. C’est même pour lui la fin d’une série de 4 victoires d’étapes consécutives, à 19 secondes près. Le revers n’est pourtant pas difficile à encaisser puisqu’il vient de son complice Firdaus Kabirov. De plus, cette nouvelle victoire d’un camion Kamaz provoquera peut-être une nouvelle occasion de trinquer entre amis au bivouac, le tenant du titre signant aujourd’hui son 30ème succès en spéciale. Chagin reste leader du classement général avec d’avance sur Kabirov. Marcel Van Vliet, 3ème de la hiérarchie provisoire, pointe à plus de trois heures du Tsar.