CROISIÈRE BLANCHE
Le raid se transforme en balade sous tension

Jamais Saint-Firmin n'avait vu autant de gendarmes. Dès l'entrée du village, hier matin, le bleu avait envahi le parking, le long de la RN 85: gendarmes, mais aussi agents de l'ONF (Office national des forêts) et de l'Onéma (Office national de l'eau et des milieux aquatiques) étaient mobilisés. Au total, une cinquantaine de gendarmes de la compagnie de Gap et de la brigade de Saint-Firmin contrôlaient l'application de la décision du tribunal administratif qui suspend l'autorisation préfectorale de la 32e Croisière blanche. Décision prise lundi par le juge des référés de Marseille saisi par Mountain Wilderness (DL d'hier).

«Trouver une solution pour les 400 personnes qui sont venues»

La tension était palpable du côté de l'organisation et des élus du Champsaur-Valgaudemar.
«Une solution a été trouvée, annonçait Robert Blache, maire de Saint-Firmin et conseiller général du canton, qui ne cachait pas sa colère. Ils vont se balader sur les routes et chemins communaux ouverts à la circulation. Nous sommes bien obligés d'accepter le jugement. Mais il faut bien trouver une solution pour les 400 personnes qui sont venues ici, parfois de très loin. Cet événement est si important pour nos vallées. C'est plus d'un million d'euros que notre vallée va perdre avec cette annulation.»

«La Croisière blanche n'est pas morte»

Car il faut bien parler d'annulation. L'organisateur, Jean-Louis Milelli, l'affirme: «La 32e Croisière blanche n'existe plus. Je me retire mais je ne baisse pas les bras. J'ai proposé une solution à la préfète: retirer les trois endroits qui posent problème et il reste encore 98% des itinéraires prévus. Mais elle ne n'a pas répondu. Elle aurait pu également donner un récépissé de déclaration. Mais sachez bien que la Croisière blanche n'est pas morte. Nous allons attaquer ce jugement en référé. L'an prochain, il y aura une Croisière blanche. J'ai le soutien très fort de tous les élus du Champsaur et du Valgaudemar.»
En effet, lundi soir, apprenant la décision de suspension, les maires du Champsaur et du Valgaudemar se sont réunis en urgence et ont signé un document commun autorisant les véhicules de la Croisière blanche à circuler sur les voies communales.

«Les élus veulent une 33e édition»

Jean-Yves Dusserre, président du conseil général et conseiller général du Champsaur, confirme: «Toutes tendances politiques confondues, les maires du Champsaur-Valgaudemar et le conseil général sont aux côtés de l'organisateur. Les élus ont une vraie volonté de voir se dérouler la 33e édition l'an prochain. Nous sommes sous le choc de cette décision. Les habitants de la vallée se sentent attaqués.»
Prônant l'apaisement, Jean-Yves Dusserre insiste: «Je souhaite que ces trois jours se passent bien. Le pire aurait été de renvoyer tous les participants ce matin. Ma mission est maintenant d'éviter les affrontements et les troubles à l'ordre public. Après les récents jugements de ce même tribunal administratif interdisant les extractions dans les carrières et le dragage dans les rivières de nos vallées, cela fait beaucoup pour les habitants du secteur. Les gens sont remontés.»
Les commerçants d'Orcières et de Saint-Léger, notamment, s'organisaient hier soir pour manifester leur colère face à l'annulation de l'événement.

REPÈRES

«ASSURER LA LÉGALITÉ»

En préfecture, la déclaration est laconique: «Nous avons pris acte de la décision et en tirons toutes les conséquences, explique Hervé Demai, directeur de cabinet de la préfète. On a défendu l'arrêté devant le juge du tribunal administratif. Notre autorisation était l'aboutissement de toute une démarche effectuée avec l'organisateur. Maintenant, nous sommes là pour nous assurer de la légalité. S'il y a des procédures à mettre en oeuvre vis-à-vis de contrevenants, nous le ferons.»
Quant au nombre de PV dressés hier, la préfecture n'a pas donné de chiffre.

REPÈRES

LA CROISIÈRE BLANCHE
EN CHIFFRES

- 4, le nombre de jours que va durer la manifestation. Les premiers participants seront accueillis dès lundi. Début de la manifestation mardi (prologue) et sur les parcours de mercredi à vendredi au départ de Pont-du-Fossé, Orcières et Ancelle.
- 360, le nombre de véhicules attendus.
- 800, le nombre de participants attendus.
- 120, le nombre de personnes encadrant la Croisière.
- 1 million d'euros environ, les retombées directes de la Croisière liées à la consommation sur place des participants, selon les organisateurs.

UN PEU D'HISTOIRE

De 1977 à 1981: à l'origine, la Croisière Blanche est un raid hivernal transalpin réservé aux motos. À l'époque, s'est Philippe Jambert qui dirigeait les opérations.
- De 1982 à 1984, la Croisière s'installe trois ans dans le Vercors, à Villard de Lans, avant de migrer vers les Hautes-Alpes.
- De 1985 à nos jours, la Croisière se déroule dans les vallées du Champsaur et du Valgaudemar avec comme port d'attache la station d'Orcières-Merlette. En 1989, Jean-Louis Milelli a succédé à Philippe Jambert à la tête de l'organisation.

JE PENSE QUE IL N Y A PAS BEAUCOUP DE COMMENTAIRES A AJOUTER APRES AVOIR LU CELA !!!